jeudi 21 novembre 2013

L’aliénation du spectateur


L’aliénation du spectateur au profit de l’objet contemplé s’exprime ainsi : plus il contemple, moins il vit ; plus il accepte de se reconnaître dans les images dominantes du besoin, moins il comprend sa propre existence et son propre désir… C’est pourquoi le spectateur ne se sent chez lui nulle part, car le spectacle est partout.
de Guy Debord

Rapport social


« Le spectacle n'est pas un ensemble d'images, mais un rapport social entre des personnes, médiatisé par des images. »
de Guy Debord

La faiblesse


 
Bruce Davidson©



La forme la plus banale du courage nous empêche de devenir des criminels
au sens légal du mot, mais il y a la faiblesse inconnue de nous, ou soupçonnée
peut-être ; comme, dans certaines parties du monde, on s'attend à ce qu'un serpent mortel surgisse de chaque buisson, la faiblesse, qui peut ne jamais se manifester, observée ou non, redoutée ou virilement méprisée, réprimée ou peut-être ignorée, pendant plus de la moitié de l'existence, celle-là, nul d'entre nous n'en est à l'abri.
Joseph Conrad - Lord Jim

Une condition absolue et pénible de l'existence


C'est lorsque nous essayons de nous colleter avec la nécessité intime d'un autre humain que nous nous rendons compte combien sont incompréhensibles, vacillants et nébuleux les êtres qui partagent avec nous la vision des étoiles et la chaleur du soleil. Tout se passe comme si la solitude était une condition absolue et pénible de l'existence ; devant la main que l'on tend on voit se dissoudre l'enveloppe de chair et de sang sur laquelle est fixé le regard, et il n'y a plus que l'âme, capricieuse, inconsolable et insaisissable, que nul regard ne peut suivre, qu'aucune main ne peut retenir.
Joseph Conrad - Lord Jim

Joseph Conrad - Lord Jim

 “Mon Dieu comme le temps passe. Rien ne pouvait être plus banal que cette remarque, mais elle coïncidait pour moi avec une vision soudaine. C’est extraordinaire, comme nous marchons dans la vie avec des yeux à demi clos, des oreilles bouchées et à moitié assoupis. Cela vaut mieux, peut-être, et c’est sans doute cet engourdissement qui rend à une incalculable proportion d’êtres l’existence si tolérable et si douce. Rare pourtant doivent être ceux qui n’ont jamais connu un de ces brefs moments de réveil où, en un clin d’œil, nous voyons, nous entendons, nous comprenons un monde de choses, où nous sentons tout, avant de retomber à notre aimable somnolence.”

Anders Petersen à la BNF

Un des plus talentueux photographe suédois point son nez à la BNF pour 4 mois !
 

Anders Petersen [photographies] 


du 13 novembre 2013 au 2 février 2014 Richelieu / Galerie Mansart
L’un des plus grands photographes actuels, Anders Petersen (né en 1944), présente en 320 photographies les étapes marquantes de son œuvre. Photographie de rue, portrait, nature morte, les images sont d’abord une manifestation de ses affects.
Entre ses débuts remarqués, – grâce à la série Café Lehmitz (1975) – et l’œuvre en cours intitulée City Diary, on a vu s’épanouir et évoluer un style parfois imité mais jamais égalé.
Les milieux fermés du Café Lehmitz ou de la prison ont laissé place aux labyrinthes des villes, aux rencontres de hasard. Cependant, le travail actuel était déjà en germe dans les toutes premières images. Les objets, les lieux, les habitants des marges photographiés par Petersen se déploient en une constellation de photographies qu’il assemble, déconstruit, remodèle au gré des livres et des nombreuses expositions. Un monde âpre, une vision fulgurante, tranchante : l’auteur se tourne vers le réel et l’affronte. La puissance inégalable du noir et blanc et l’énergie visuelle d’un snapshot virtuose participent d’une volonté affirmée dès ses débuts : Le désir d’être surpris par l’imprévisible, et le souhait d’approcher l’autre au plus près…

Cette exposition est une coproduction de la BnF, de la galerie VU’ et de Fotografiska (Stockholm), avec le soutien de Iaspis.
Dans le cadre de Paris Photo 2013.